Des habitudes à améliorer
Historiquement et encore aujourd’hui, notamment en zone rurale, l’habitude de brûler ou d’enterrer les sacs en fin de vie perdure chez de nombreux maçons. Et sur ce sujet un peu délicat, les chiffres de 2010 (*) étaient peu flatteurs :
- 2/3 des entreprises n’effectuaient pas de tri des sacs usagés
- Près de 40% des maçons reconnaissaient brûler les sacs systématiquement ou de façon occasionnelle ; soit sur le chantier (notamment dans les zones rurales ou sur les sites inhabités) soit dans leur dépôt.
(*) source : Etude BatiEtude 2010 réalisée auprès de 600 maçons
Interrogés sur le sujet, la plupart d’entre eux se justifiaient en invoquant l’absence de solution proche, pratique et économique pour la collecte des déchets. C’est loin d’être une fierté pour eux mais, d’une certaine manière, c’est aussi la « force de l’habitude ».
Nouvelle conscience écologique et contrainte réglementaire
Fort heureusement, les mentalités évoluent et ces chiffres certes toujours élevés sont orientés significativement à la baisse depuis quelques années.
La prise de conscience environnementale de la nouvelle génération de maçons ainsi que le durcissement des sanctions réglementaires contribuent lentement mais sûrement à faire changer les mauvaises habitudes des plus expérimentés.
Que dit la loi ?
L’entreprise est responsable de la gestion, de l’élimination et de la valorisation des déchets de chantier.
Au même titre que les métaux, les plastiques ou cartons, les sacs de ciment vides sont considérés comme des « déchets non dangereux non inertes » (anciennement DIB) mais non recyclables.
En conséquence, il est interdit de les brûler à l’air libre et ils doivent être idéalement triés sur le site puis amenés en déchetterie.
Le non-respect de ces règles peut conduire à des sanctions allant de 450€ d’amende pour brûlage des sacs, 4500€ pour abandon dans la nature et jusqu’à 1 an de prison et 75000€ d’amende pour enfouissement sauvage sur le chantier !
Le principe juridique invite désormais tous les professionnels de la construction à gérer leurs chantiers selon de strictes règles environnementales.
L’innovation ne suffit pas
Côté gros œuvre pourtant, les innovations n’ont pas manqué ces dernières années : sac soluble dans la bétonnière, bio- dégradable, recyclable ou compostable… De belles et nobles idées mais assorties pour la plupart à leur lot d’inconvénients pratiques, techniques ou financiers. Force est de constater qu’aujourd’hui aucun de ces sacs écologiques n’a véritablement trouvé son marché.
Point de solution miracle pour se débarrasser gratuitement, sans effort et sans risque des sacs de ciment en fin de vie.
Du coup on fait quoi ?
Le comportement le plus écologiquement vertueux reste encore pour le moment à :
- Trier avec soin chaque jour les déchets sur le chantier ou au dépôt
- Prévoir une benne spéciale pour vos emballages sacs ou autres déchets non dangereux
- Faire enlever le tout pour le déposer à la déchetterie de proximité.
La planète vous dira merci !