Le risque chimique dans le BTP

En France, aujourd'hui

En France, un tiers des salariés ont déjà été exposés à au moins un agent chimique dangereux. A noter également qu'un salarié sur dix a été exposé à un produit chimique cancérogène. Bilan : des millions de salariés.

Le constat s’accentue bien plus dans le BTP où environ 60 % des salariés sont exposés a au moins un produit chimique dans l’exercice de leur activité, avec 25 % d’entre eux qui le sont pendant 10 h et plus par semaine. Alarmant. (Enquête SUMER/REACH 2010)

Risques et conséquences

Dans le BTP, le risque chimique est en effet bien souvent ignoré ou négligé - car a priori invisible - malgré une exposition fréquente des salariés de ce secteur.  

Pourtant, une exposition aux produits chimiques peut avoir des effets néfastes et provoquer de nombreuses maladies professionnelles, notamment sur le long terme (allergies, insuffisance respiratoire, cancers). 

Tous les métiers du BTP sont concernés par ces risques, y compris les maçons ! 

Ces produits chimiques peuvent atteindre l’organisme par le nez (inhalation), par la bouche ou par la peau.

Différentes familles de produits chimiques existent parmi lesquelles figurent : 

  • Les acides 
  • Les résines 
  • Les huiles de coffrage/démoulage 
  • Les bases fortes tel que le ciment frais  
  • Les nuisances issues des procédés de construction comme les poussières

Ces risques chimiques interviennent soit lors de l’utilisation d’agents chimiques dangereux, soit par simple présence à proximité de ces derniers. 

 

Agents chimiques CMR 

Certains agents chimiques ont même des effets cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) et sont définis à l’article R. 4412-60 du Code du travail. Il s’agit des : 

  • Substances ou mélanges classés cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction de catégories 1A ou 1B au sens du règlement (CE) 1272/2008 ; 
  • Substances, mélanges ou procédés définis comme cancérogènes par l’arrêté du 5 janvier 1993 modifié

Liste des substances CMR : http://www.prc.cnrs.fr/spip.php?rubrique14 

 

Mesures à prendre 

Au vu de son impact sur la santé des salariés, dès lors qu’un agent chimique CMR est repéré, des mesures doivent impérativement être prises. 

Pour cela, il faut tout d’abord identifier les risques à l’aide des étiquettes apposées sur le contenant du produit et de la fiche de données de sécurité (FDS) élaborée par les fabricants contenant tous les renseignements nécessaires pour utiliser les produits en toute sécurité.  

Après avoir évalué les risques professionnels liés à l’utilisation de produits chimiques et constaté un risque d’exposition des salariés, il convient de mettre en œuvre une démarche de prévention du risque : 

  • L’employeur devra prioritairement supprimer ou, si cela n’est pas possible, réduire les risques professionnels dans son établissement, dont le risque chimique lié à l’exposition aux ACD (agents chimiques dangereux) et aux agents CMR (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques). 
  • Si suppression impossible, réduire au minimum le risque par la substitution d’un agent chimique dangereux par un autre agent chimique ou un procédé non/moins dangereux. En savoir plus 

Si ce n’est toujours pas possible, d’autres mesures de prévention sont à prendre par ordre de priorités : 

  • Mise en œuvre des produits chimiques dans un système clos, enveloppe physique étanche isolant le produit chimique 
  • Mise en œuvre de mesures de protection collective à la source du risque. Par exemple, la mise en place d’un dispositif de ventilation de captage s’il y a un risque d’exposition par voie d’inhalation. 
  • Port des équipements de protection individuelle (EPI) adaptés au risque chimique (protection respiratoire, protection des mains, des yeux).

 

Sources :