Qualifié de véritable « fléau » et estimé à plus d’1 milliard d’euros de préjudice annuel par la Fédération Française du Bâtiment, le vol sur chantier est aujourd’hui une préoccupation majeure pour toutes les entreprises du bâtiment. A l’heure où l’été s’installe sur le pays, la période des vacances amène souvent, comme pour les cambriolages, une recrudescence des vols et dégradations sur les chantiers de construction.
Plus que jamais, la vigilance s’impose. Voici quelques conseils et précautions pour prévenir ce risque et éviter qu’il rime trop souvent avec fatalité.
Gros œuvre ou second œuvre, toutes les entreprises du bâtiment sont concernées
Rien n’arrête la convoitise des voleurs… Matériaux de construction, câbles, métaux, outillage, engins et bien sûr tous les équipements de second œuvre sont susceptibles d’être subtilisés ou dégradés.
Aucun métier du bâtiment n’est épargné et naturellement pas moins les entreprises de maçonnerie, comme nous le confie d’ailleurs Sébastien, artisan en Saône et Loire : « On se fait tout livrer au dernier moment car sinon tout disparait, même les palettes d’agglo ». En écho son confrère Jean-Paul exerçant en Vendée nous donne son avis avec un certain fatalisme « il n'y a pas de solution contre le vol, ce qui a de la valeur on le ramène tous les soirs au dépôt ».
Statistiquement, le risque de vol concerne principalement les chantiers neufs situés en zone rurales ou péri urbaines, pendant la nuit, les week-ends et les périodes plus sensibles des vacances ou des jours fériés.
Outre le préjudice économique lié à la perte du matériel, c’est pour l’artisan ou l’entreprise tout le planning d’organisation du chantier qui risque d’en être perturbé. Avec potentiellement celui de se voir appliquer des pénalités par le maître d’ouvrage. Car tant que les travaux ne sont pas livrés, la loi est claire sur le sujet : « la protection des ouvrages en cours de chantier relève de la responsabilité de chaque entreprise ».
Comment se protéger ?
Comme dit l’adage, mieux vaut prévenir que guérir.
Le premier réflexe pour limiter le risque financier est de bien choisir son assurance professionnelle, en vérifiant qu’elle inclut bien une garantie spécifique couvrant le vol sur chantier et ses conséquences. Les entreprises proactives dans ce domaine sont généralement bien soutenues par leur assureur.
Rassurant et souvent efficace, le recours à une société de gardiennage ou à la vidéo surveillance est plutôt le fait des grandes entreprises ou du maître d’ouvrage pour les gros chantiers.
Pour des chantiers en habitat individuel isolé, souvent plus petits, nous livrons ici aux artisans quelques conseils qui tiennent certes du bon sens mais méritent d’être rappelés :
- Placer vos matériels et matériaux dans des lieux sécurisés et à l’abri des regards le soir avant de quitter le chantier, la veille du week-end ou d’un jour férié.
- Eviter d’indiquer à des inconnus des informations sensibles comme les dates de livraison des matériaux et équipements ou d’arrêt du chantier.
- Approvisionner vos matériaux et outils au fil de l’avancement des travaux. Laisser le reste à votre dépôt et y ramener le soir ce qui peut l’être. S’abstenir également de faire le plein de vos véhicules.
- Rester à tout moment vigilant par rapport à la présence éventuelle d’intrus sur le site. Les vols étant souvent précédés de repérages…
- Pour les conducteurs de travaux et chefs d’équipe, sensibiliser l’ensemble de vos ouvriers aux risques, précautions et bonnes pratiques.
Car en un mot, sécuriser le chantier est bien l’affaire de tous !