Il suffit de questionner quelques maçons ou de parcourir sur le web les forums de discussion où s’expriment les artisans du bâtiment pour se rendre compte que ces 2 termes à priori connus de tous prêtent souvent à confusion. Nous vous proposons aujourd’hui d’y voir clair afin de devenir incollable sur ces 2 mélanges à base de ciment ou de chaux.
Des caractéristiques de composition proches mais pour des applications bien spécifiques
La barbotine
Utilisée fréquemment et pour tous types de travaux de maçonnerie ou de carrelage, la barbotine est une pâte de ciment constituée de ciment et d’eau. En fonction de l’usage que l’on souhaite avoir de la barbotine, le dosage des composants ne sera pas le même. Il est parfois possible d’y ajouter de la chaux, des adjuvants, pour augmenter les capacités mécaniques du produit.
En maçonnerie, la barbotine permet notamment d’assurer l’adhérence entre 2 couches d’enduit ou entre 2 coulées de béton. Pour des joints fins (jusqu’à 5mm), elle peut également être utilisée comme mortier de jointoiement.
La barbotine est aussi utilisée pour coller des revêtements de sol tels que le carrelage, les briquettes de parement, la pierre naturelle… sur des supports muraux ou au sol.
Le gobetis
Le gobetis, quant à lui, est le nom donné à la première couche d’un enduit pour améliorer l’accrochage de l’enduit sur le support. Alors que la barbotine sert à améliorer l’adhérence entre deux couches d’enduits.
Il est un mortier constitué de liant hydraulique, de sable et d’eau.
Dans le cas d’un enduit pour mur en parpaing, on utilisera plutôt un gobetis à base de ciment. En revanche pour un vieux mur en maçonnerie (en pierre par exemple), on privilégiera plutôt un gobetis à la chaux pour en conserver l’aspect naturel et favoriser la respiration des murs. Si vous souhaitez un compromis entre ciment et chaux, vous pouvez choisir un enduit à base de mortier bâtard, il s’applique sur des rénovations et sur du parpaing.
Quelques conseils pour bien réussir la préparation et l’application de la barbotine ou du gobetis
Employés pour des applications de maçonnerie bien spécifiques, la barbotine et le gobetis exigent un mode de préparation et de mise en œuvre différents.
La barbotine
Le dosage de la barbotine va varier selon l’application, (dosages à titre indicatif) :
- Application « liant » entre deux couches d’enduit : 1 volume de ciment pour ½ volume d’eau
- Application pour « coller » carrelage : 1 volume de ciment pour ½ volume d’eau
- Réparations de surface ou petits scellements : 3 volumes de ciment pour 1 volume d’eau
Pour le mélange vous aurez besoin d’un mélangeur ou malaxeur. L’application de la barbotine se fait à l’aide d’une spatule (pour les joints), de rouleaux ou pinceaux, à température ambiante.
Bon à savoir : Lorsqu’elle est achetée toute faite, prête à l’emploi, la barbotine se conserve dans son sac d’origine pendant environ 1 an
Le gobetis
Avec le gobetis, l’objectif est de créer une bonne accroche sur le support. Le dosage du mortier doit donc être suffisamment consistant pour retenir l’ensemble de l’enduit. :
- Mettre 500 kg/m3 de liant (cf guide du maçon et DTU 26.1)
- Bien nettoyer, dépoussiérer puis humidifier le mur.
- Projeter l’enduit, sans talochage ni lissage afin d’optimiser l’accrochage, sur le support de maçonnerie. (Cette opération un peu délicate peut se faire manuellement avec une truelle ou mécaniquement avec un sablon couplé à un compresseur.)
Bon à savoir : le gobetis doit être appliqué sur une fine épaisseur d’environ 5mm (cf guide du maçon et DTU 26.1) mais jamais entre deux couches d’enduit.