Quelle que soit l’importance ou la nature du chantier, sa logistique d’approvisionnement constitue toujours une préoccupation pour les entreprises de construction mandatées, et notamment pour celles qui interviennent en extérieur sur le lot gros œuvre du bâtiment. A ce titre les entreprises de maçonnerie sont les premières concernées.
On le sait, l’enjeu logistique d’un chantier est d’anticiper et d’optimiser l’organisation des différentes ressources permettant de réaliser l’ouvrage dans les meilleures conditions. Ce qui suppose une bonne maîtrise des flux (outils et matériels, matériaux, main d’œuvre, informations…) mais qui est, reconnaissons-le, toujours difficile tant les aléas externes ou internes à l’entreprise sont nombreux.
Le sujet mérite qu’on s’y arrête car tout défaut d’anticipation ou de réactivité dans la gestion logistique d’un chantier peut mettre en risque la productivité d’avancement des travaux, la sécurité des biens et des personnes et par conséquent la santé financière de l’entreprise. Quelles sont les principales contraintes et aléas et comment y faire face ? Voici quelques rappels succincts mais utiles.
De la commande au transport vers le chantier : un arbitrage entre délais, coûts et contraintes logistiques
Une fois la commande passée, plusieurs modes d’approvisionnement peuvent être utilisés mais dans la pratique sont souvent panachés : enlèvement chez le distributeur, livraison sur le dépôt de l’entreprise ou livraison directe par le fournisseur sur le site du chantier. Le choix se fait en fonction des habitudes bien sûr mais surtout en fonction de plusieurs paramètres : nature et disponibilité des matériaux, quantité commandée, éloignement du chantier, capacité de chargement du/des véhicule(s) d’entreprise …
Les préoccupations du chef d’entreprise vont porter avant tout sur :
- le délai de livraison des produits et matériels
- l’arbitrage financier selon le rapport efficacité/coût entre les différentes solutions d’approvisionnement
- les contraintes logistiques et pratiques liées au transport, à la réception et au stockage sur le chantier
Dans le cas où l’entreprise se charge elle-même de l’acheminement vers le site, la principale précaution sera de bien protéger la marchandise de toute casse, perte ou dégradation pendant le transport. La caisse du camion sera idéalement aménagée, couverte ou à défaut bâchée, en particulier pour la protection des palettes et des sacs de ciment.
Dans le cas où le distributeur assure la logistique vers le site, le chef de chantier se préoccupera du respect des horaires de livraison et de la présence d’une ou plusieurs personnes de son équipe pour réceptionner la marchandise et aider au déchargement.
De l’accès au chantier au stockage sur le site: faire face aux contraintes et risques
Quel que soit le mode d’approvisionnement, l’entreprise veillera à anticiper plusieurs autres contraintes potentielles :
L’accès au site du chantier
Souvent compliqué car mal indiqué et difficile à atteindre notamment en zone urbaine. C’est en principe le maître d’ouvrage qui pourra fournir toutes les informations pratiques et le cas échéant aider à faciliter l’accès des véhicules au site.
La zone dédiée à la réception et au déchargement
Elle devra être de taille suffisante et adaptée pour permettre l’accès d’un véhicule sans perturber l’organisation du chantier ou mettre en danger la sécurité des ouvriers.
Les manutentions lors du déchargement
A anticiper avec soin en veillant à disposer des ressources appropriées en personnels et en matériels (transpalette, engin de levage, équipements de protection…). Là aussi, priorité à l’efficacité et à la sécurité des biens et des équipes chantier. On évitera si possible de laisser une personne seule en charge de cette opération.
Le stockage
Sur les chantiers, les zones de stockage sont souvent mal définies, de surface insuffisante et peu protégées des intempéries et du vol. Face aux aléas de la météo et aux risques de vol, la règle à défaut d’espace couvert est de ne rien laisser entreposer à même le sol, de bâcher tout ce qui peut l’être et de ramener le soir au dépôt tous les matériels et produits sensibles …
En ayant à l’esprit que l’outillage, les sacs de ciments et les matériaux de construction sont particulièrement convoités. Plus coûteux mais moins risquée, l’entreprise pourra opter aussi pour des livraisons fractionnées, au fil des besoins chantiers.
Enfin il faudra s’assurer aussi qu’en journée, la zone aménagée pour le stockage ne gêne pas la circulation et le travail des ouvriers sur le chantier.
En résumé, la logistique d’approvisionnement d’un chantier doit impérativement être anticipée, adaptée aux ressources de l’entreprise et faire l’objet de précautions, pour la plupart de bon sens.